Le Christianisme hier et aujourd’hui

NOUVEAU COMMENCEMENT

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Peu avant le commencement de la Réformation, le développement historique atteignit son point culminant. On peut se représenter comment s’exerça simultanément la puissance de l’état et de l’église durant cette période. Ceux qui pensaient et croyaient différemment étaient condamnés comme hérétiques et accusés d’hérésie, étaient mis à mort par toutes sortes de procédés. Nous ne nommerons ici que l’Inquisition espagnole au XVèmesiècle ainsi que les procès faits aux sorcières, suivis de leur condamnation à être brûlées sur un bûcher. Nous ne voulons pas nous pencher davantage sur les nombreux manquements humains. La seule chose à laquelle nous visons est de montrer ici comment dans le christianisme le développement spirituel a de plus en plus dégénéré au cours des temps.

Cette terre a été abreuvée de beaucoup de sang. Un des martyrs les plus connus avant le commencement de la Réformation est Jean Hus (1415). Il éleva sa voix pour la dernière fois au concile de Constance; mais il fut conspué et cela n’avança à rien; il échoua. Il s’agenouilla, et c’est les yeux levés vers le ciel qu’il écouta calmement la proclamation du jugement contre lui. Puis il s’écria: «Seigneur Jésus, à cause de ta miséricorde je Te demande de pardonner à tous mes ennemis!». Les pères du concile en rirent, et il fut conduit au bûcher.

Cependant la Réformation, qui avait entamé un tournant dans l’histoire de l’église, ne pouvait plus être arrêtée. La Vérité de l’Evangile se fraya un chemin avec puissance. Martin Luther et d’autres encore s’élevèrent contre les fautes que l’église approuvait, et qu’elle soutenait même. Tetzel, le marchand d’indulgences bien connu, faisait partie de ceux qui blasphémaient contre Dieu en paroles et en actes. Il prêchait que le Pape avait le droit absolu de remettre les péchés aux vivants et aux morts, et que l’absolution du Pape était aussi efficace que la croix de Christ. Il prétendait aussi entre autres que le Pape pouvait pour le prix d’une indulgence pardonner même à celui qui aurait péché charnellement contre la mère de Dieu. En clair cela voulait dire que chacun pouvait commettre les crimes les plus horribles et que le Pape les pardonnerait tous en donnant valeur à l’indulgence au moment où l’argent tomberait dans la caisse.

Dans l’histoire de l’Eglise nous pouvons lire ce qui suit: «Luther entendit parler de l’horrible article dans lequel ce moine impudent prêchait en disant que la puissance de la vente des indulgences agissait de la même manière et tout autant que la croix de Christ, qu’il avait fait un contrat avec l’apôtre Pierre, et qu’avec ses indulgences il avait sauvé plus d’âmes que Pierre avec ses prédications… La suite pratique de la prédication sur les indulgences profita à Luther en ce que cela donna l’impulsion pour la première action de la Réformation». Comme toujours Dieu se servit aussi cette fois d’hommes vivant sur la terre pour l’honneur et la glorification de Son Nom. Il y a des messagers de Dieu qui ne sont pas seulement connus à cause de l’importance qu’ils ont pour l’histoire de l’Eglise mais qui étaient aussi des serviteurs de Dieu par lesquels l’histoire du salut dans le Royaume de Dieu sur la terre a été faite.

Parmi de tels hommes il yeut Martin Luther, Ulrich Zwingli, Philippe Mélanchthon, Jean Calvin, Jean Knox, et un grand nombre encore qui vécurent en ce temps-là. Après des siècles où l’on avait empêché les hommes de lire les Saintes Ecritures, des hommes de Dieu commencèrent à lire la Bible et à la traduire. Tout d’abord la Bible fut traduite en quatorze langues; en 1600 il y en avait presque quarante, en 1800, septante-deux, en 1900, cinq cent soixante-sept langues. En 1950 la limite des mille cent langues et dialectes fut dépassée. Malgré toutes les tentatives de destruction le Livre de Dieu eut les plus fortes éditions et la plus large diffusion.

Dieu parlait de nouveau par le moyen de Sa Parole et laissait à nouveau les vérités bibliques devenir une réalité vivante dans la vie personnelle du croyant. Cependant on ne s’arrêta pas là mais on chercha à rendre plus accessible à d’autres personnes ce qui était devenu si grand et si précieux. Le succès qu’eurent les réformateurs enflamma la résistance opposée au clergé établi, lequel voulait à tout prix retarder l’extension de la diffusion de la Parole. La conséquence en fut que ce Message joyeux et libérateur se propagea dans des cercles toujours plus vastes et éloignés.

Vu au travers de l’histoire de l’Eglise, chacun de ceux qui ont pris part à ces événements avait une tâche bien précise à accomplir. Tout bien considéré, ils se complétaient les uns les autres par les doctrines que l’on mettait particulièrement en évidence. On faisait ressortir que la Bible était de nouveau la seule mesure pour la prédication. Personne n’oserait aujourd’hui appeler les choses plus clairement par leur nom que le fit Luther. Il est remarquable de voir comment il a mis à nu l’antichristianisme. Il ne s’occupait pas d’arguments fallacieux mais se référait toujours à nouveau aux Saintes Ecritures, dans la mesure où elles étaient révélées. C’est ainsi par exemple qu’il écrivit sur la fin de la captivité de l’Eglise àBabylone et fit ressortir la justification par la foi qu’un homme reçoit par grâce, en opposition avec la justification par les oeuvres qui ne peut sauver personne.

Aujourd’hui beaucoup sont d’avis que la Réformation n’était nécessaire qu’en raison de la décadence de la morale et que c’étaient les circonstances extérieures qui avaient donné lieu à cela. Bien que l’on ait tiré argument de cela, cette manière de voir doit être démentie. Lors de la Réformation il ne s’agissait pas d’un réarmement moral, mais il s’agissait bien plus d’une ouverture à un renouvellement spirituel. Un nouveau commencement était nécessaire. La tutelle spirituelle devait une fois pour toutes arriver à sa fin et le jour de grâce, le jour du salut, devait être de nouveau proclamé. Cependant tous n’étaient pas prêts à croire et ainsi à se mettre aux côtés de Dieu. Malgré cela une ouverture fut faite et la puissance illimitée et universelle de l’église fut brisée.

Peu de gens semblent se souvenir encore aujourd’hui et peu d’entre eux sont conscients du prix qui a été payé pour obtenir la libre prédication de la Parole de Dieu. La sanglante contre-réforme chercha dans presque tous les pays d’Europe à abattre le mouvement de réformation et il y réussit en partie. Ce qui est particulièrement connu est la persécution des protestants en Hollande, et des Huguenots en France. Dans la nuit de la Saint-Barthélemy le sang de milliers de protestants coula dans les rues de Paris.

En ce temps-là l’église romaine exerçait simultanément l’autorité spirituelle et mondaine. Dans sa sphère de domination toutes les armées étaient à sa disposition. Ces armées intervenaient toujours à nouveau dans les démêlés spirituels. Partout où la Réformation surgissait avec une force particulière et menaçait sérieusement d’avancer, la puissante armée apparaissait. Alors que la lutte spirituelle était en plein cours en Suisse, là aussi les armées furent levées. La Réformation devait être arrêtée et repoussée. Aux côtés des Zurichois des hommes se rassemblèrent autour de Zwingli pour se défendre contre ces attaques. Lui-même marcha en première ligne et leur dit: «Recommandez-vous à Dieu qui peut prendre soin de nous et des nôtres. Que Dieu nous soit en aide!». Pendant cette lutte exaspérante il fut atteint par une pierre et blessé par une lance. Il gisait parmi les morts et joignant les mains, il éleva ses yeux vers le ciel et pria. Le capitaine des armées catholiques vit cela, vint à lui et lui ordonna de se confesser. Zwingli refusa. Il arriva juste encore à dire ces paroles: «Vous pouvez bien tuer le corps, mais cependant pas l’âme» avant de recevoir le coup qui le tua.

En Allemagne la Réformation semblait devoir être complètement arrêtée par la contre-réforme. Avec ses armées le roi Gustave-Adolphe de Suède vint en aide au Prince électeur de Saxe qui se tenait du côté protestant. Le 17 septembre 1632 il remporta une bataille importante. Avant cela le roi pria en ces termes: «Dieu Tout-Puissant, duquel vient la victoire ou la défaite, jette un regard favorable sur nous, tes serviteurs, qui sommes venus d’un pays lointain pour combattre en faveur de la liberté et de la Vérité, pour Ton saint Evangile. Accorde-nous la victoire à cause de Ton saint Nom. Amen!». Deux mois plus tard, le 16 novembre 1632, il tomba dans le combat sur sol allemand.

En aucune circonstance on ne peut approuver que des puissances temporelles et militaires soient engagées pour la défense et la diffusion de l’Evangile. La vérité nous oblige à dire que les protestants ont été acculés dans cette situation. Mais entrer dans les détails des nombreuses discussions qui eurent lieu pendant la contre-réforme et au cours de laquelle des milliers de personnes laissèrent leur vie nous conduirait trop loin.

Le fondateur de l’ordre des Jésuites, Ignace de Loyola, qui était le principal responsable de la contre-réforme, entra comme héros dans l’histoire de l’église catholique romaine. On lui a édifié dans le dôme de Saint-Pierre à Rome un monument plus grand que nature pour l’immortaliser. A ses pieds gît un monstre sur lequel sont écrits les noms de Luther et de Calvin. Par cela on voulait représenter le symbole de sa victoire sur le “monstre protestant”.

Il est enseveli dans l’église “del Gesù” à Rome, sous un autel magnifiquement et richement décoré qui lui est dédié. Là aussi se trouve quelque chose ressemblant à ce symbole: de chaque côté de son cercueil se trouvent des groupes de marbre représentant la foi triomphante et la religion triomphante, et aux pieds desquels gisent des livres et des hérétiques sur lesquels sont également écrits les deux noms de Luther et de Calvin. Ces deux monuments parlent un langage clair.

Aujourd’hui dans les milieux protestants il semble que plus personne ne se soucie de cela; animé par l’esprit du siècle on passe par-dessus ces choses pour suivre son ordre du jour. En tout lieu on parle de dialogue et on désire l’union. Mais que diraient tous ces martyrs et ces champions de la Réformation, de l’abandon que l’on fait aujourd’hui du très saint prix de la foi et de l’Evangile? Par ailleurs, cette évolution fait partie de la dernière échéance des temps de la fin.

La Réformation a été chèrement payée. C’est pourquoi son sens et son but ne peuvent donc pas avoir été de ne laisser derrière elle que les églises nationales populaires ou églises d’état que nous connaissons, et qui d’ailleurs sont différentes d’un pays à l’autre. Bien plus que cela, la Réformation a constitué le fondement et le point de départ de tous les réveils ultérieurs, et cela jusque dans ce temps. Si autrefois ce puissant commencement n’avait pas été réalisé, les nombreuses églises libres et communautés chrétiennes n’existeraient même pas du tout aujourd’hui. Il s’agit d’une réformation qui va de progrès en progrès et dont le but final est le rétablissement de l’Eglise de Jésus-Christ.

Le déclenchement de la Réformation a été un événement significatif dans l’histoire du salut. L’Esprit de Dieu amena la lumière et la Vie dans le monde mort de la religion. La Parole fut placée au centre de la prédication. Les personnalités internationales connues ont depuis ce temps-là insisté sur une partie des différentes doctrines. Si on les mettait ensemble on obtiendrait alors un tout harmonieux.

Sans aucun doute toutes les vérités n’ont pas été publiées en une fois. Il y eut aussi des points d’enseignement comme la trinité et la formule du baptême trinitaire lesquels ne sont ancrés ni l’un ni l’autre dans le témoignage prophétique-apostolique et n’ont pas du tout été traités dans le mouvement officiel de la Réformation. La Réformation aemporté avec elle une partie du lourd héritage romain qui surcharge jusqu’aujourd’hui toutes les Eglises protestantes et indépendantes.

Lors de la deuxième étape John Wesley entra en scène, et avec lui un grand nombre d’ardents prédicateurs de réveil. Ils mirent l’accent sur la deuxième expérience d’un homme devenu croyant. Comme d’abord dans la Réformation l’accent avait été mis sur la justification reçue par seule grâce, par le moyen de la foi dans l’oeuvre de salut parfaitement achevée par Christ, ainsi ces hommes firent ressortir le fait que ceux qui étaient devenus croyants et avaient été justifiés par la foi devaient faire l’expérience d’une consécration intérieure et d’un plein abandon. La Bible appelle cette expérience “la sanctification”. La véritable crainte de Dieu produisit la foi obéissante. Toujours plus profondément l’Esprit de Dieu se fraya un passage dans les croyants. C’est de ce temps-là que proviennent les communautés méthodistes et d’autres tendances de foi qui étaient d’une certaine manière fondées sur le témoignage de ces vérités bibliques; mais sur d’autres points de doctrine elles avaient cependant des conceptions différentes.

Puis suivit John Smith qui s’avança avec ses évangélistes bénis de Dieu. Le baptême de la foi fut proclamé sans compromis. Seul celui qui avait pris une décision personnelle pour Christ, et qui était prêt à Le suivre, était baptisé par immersion. C’est de là qu’est sortie l’église baptiste et également d’autres petits groupes qui insistaient avec eux sur le baptême de ceux qui étaient devenus croyants, mais qui de nouveau dans d’autres doctrines se différenciaient selon leur connaissance.

Dans les pays isolés le développement spirituel prit diverses formes. Dans les sphères protestantes on mettait généralement l’accent sur une expérience personnelle du salut, à laquelle était associée la certitude du salut. A côté du courant spirituel généralement connu il y avait toujours à nouveau de plus petits mouvements qui se détachaient de toute organisation religieuse et mettaient l’accent sur certaines vérités bibliques. Nous ne nous rapportons qu’aux mouvements qui malgré quelques enseignements différents rattachent le salut et la délivrance de l’âme uniquement à la grâce de Dieu révélée en Jésus-Christ.

Là où des révélations particulières sont prêchées et qu’on en fait dépendre le salut, il ne s’agit alors pas de la continuation du renouvellement biblique. Toutes les sectes des temps modernes en sont un exemple typique. La délivrance dépend seulement du Sauveur; le salut dépend seulement de Celui qui l’a apporté. Le pardon vient seulement de Celui qui nous en a fait don,et non pas d’un gourou ou d’un conducteur qui se seraient eux-mêmes ainsi nommés.

Sans cesse apparurent des hommes de Dieu autorisés qui prêchèrent à nouveau les anciennes vérités bibliques et se rapprochèrent ainsi toujours davantage du témoignage apostolique. Au commencement de ce siècle vint un renouvellement dans le monde entier. Ce que jusqu’à présent des personnes isolées avaient expérimenté devint une expérience des croyants par tout le monde. Tous ceux qui avaient eu faim et soif de la justice furent spirituellement nourris et désaltérés. Partout l’Esprit de Dieu agissait de la même manière que dans le christianisme du commencement. La plénitude de l’Esprit fut expérimentée comme avaient été auparavant expérimentées la justification et la sanctification. Ce mouvement qui arriva subitement n’a point de fondateur. Dieu agissait Lui-même sur tous les continents. Les mêmes témoignages pouvaient s’entendre en Russie, en Chine, en Amérique et en Europe. Des hommes de Dieu bénis sont issus de ce mouvement.

En août 1906 vint en Allemagne le Dr R.A. Torrey, qui prêcha à la conférence annuelle de l’alliance évangélique à Blankenburg, en Thuringe, sur le thème: «Le baptême du Saint-Esprit». Beaucoup furent profondément saisis, entre autres le Lieutenant Général de Viehbahn. En 1907 les frères dirigeants du mouvement des communautés se rassemblèrent pour une semaine de conférence. Le thème d’actualité était: «La première communauté chrétienne a-t-elle contristé le Saint-Esprit?». Après une longue discussion, le pasteur Stockmeier se leva et s’écria tel un prophète: «Frères, nous nous disputons pour savoir si la première chrétienté avait ou non contristé le Saint-Esprit. A tous ceux qui sont rassemblés ici je pose la question de loin la plus importante: Avons-nous contristé le Saint-Esprit?». Cette parole les frappa comme un éclair, et beaucoup s’agenouillèrent et s’humilièrent devant Dieu.

Dans le monde entier beaucoup expérimentèrent une visitation de Dieu pleine de grâce. S’il n’y avait pas eu les deux “prophétesses” d’Oslo, on ne serait pas arrivé à l’abus insensé des dons de l’Esprit en son temps à Kassel. Le développement de ce que l’on a appelé le mouvement de Pentecôte avait des tendances de foi différentes. Là où des prédicateurs baptistes furent saisis par l’Esprit de Dieu on baptisait encore comme de bien entendu seulement ceux qui étaient devenus croyants. Là où des pasteurs luthériens avaient été saisis par l’Esprit de Dieu on en restait à l’aspersion des bébés bien connue. Il n’y avait pas encore une percée claire vers le christianisme originel, mais cette percée était cependant entamée. Différentes doctrines non bibliques furent acceptées sans avoir été éprouvées et elles se sont maintenues.

Après la deuxième guerre mondiale, en mai 1946, entra en scène le prédicateur baptiste William Branham qui avait reçu comme Paul une vocation extraordinaire pour le service. Lors de sa première campagne d’évangélisation en 1933 il se rendit, accompagné d’environ quatre mille personnes, sur le bord du fleuve Ohio pour y baptiser environ 500 personnes devenues croyantes. Alors qu’il était sur le point de baptiser la 17èmepersonne survint quelque chose d’extraordinaire. Une lumière brillante surgit au travers de la couche de nuages et à la vue de tous elle s’abaissa sur le jeune serviteur de Dieu. Hors de cette colonne de feu surnaturelle sortit une voix puissante disant: «Demême que Jean a été envoyé pour préparer la première venue de Christ, ainsi tu seras envoyé avec un message pour préparer la deuxième venue de Christ!». Cela arriva le 11 juin 1933 vers 14 heures. A un si puissant envoi dans la mission devait forcément succéder un ministère extraordinaire.

On peut parler d’une commission significative pour l’histoire du salut. La deuxième guerre mondiale, à laquelle environ 50 nations avaient pris part et qui avait exigé plus de 50 millions de victimes, avait causé d’immenses souffrances pour des millions de fugitifs et avait laissé derrière elle ruines et brisements de coeur. En ce temps-là, en mai 1946, personne n’avait encore entendu parler d’un Billy Graham, d’un Oral Roberts ou de l’un de ces évangélistes qui plus tard acquirent de la réputation. Le ministère apostolique plein d’autorité de Branham fut pour des centaines de prédicateurs une source d’inspiration. Bien qu’aucun d’entre eux n’eût une vocation directe et un envoi dans la mission tels qu’il les reçut, ils portèrent cependant leur part à la publication de l’Evangile à cette génération. Des millions de personnes littéralement ont ainsi entendu le plein Evangile que ce soit au cours des campagnes d’évangélisation ou par la radio et la télévision.

La brèche décisive eu lieu de 1946 à 1949. Au moyen de cette proclamation de l’Evangile originel les masses furent atteintes. Les communautés du Plein Evangile ouvrirent leurs portes et connurent une grande affluence. Le nombres des auditeurs dépassa bientôt les 10 000. On dut avoir recours aux grands stades, aux places de sports et aux champs de courses car les foules atteignirent en Inde et en Afrique du Sud jusqu’à 500 000 personnes. Comme saisis par un raz-de-marée, les évangélistes commencèrent à tenir leurs propres campagnes. A l’âge des progrès techniques le réveil s’étendit comme jamais auparavant. Les courants les plus divers surgirent de cela. Même l’Association internationale des hommes d’Affaires du Plein Evangile et le mouvement charismatique en tirent leur origine directe ou indirecte. Chacun de ces mouvements spirituels bat sa propre monnaie et atteint une certaine couche d’auditeurs. Le mouvement charismatique a pénétré aussi bien dans l’église catholique romaine que dans toutes les églises nationales ou libres.

En tout cas il s’agit maintenant d’une action de l’Esprit qui saisit l’ensemble du monde religieux. Cela doit se terminer en ce que la prédication originelle y trouve son compte. C’est une bonne chose qu’une expérience, et les dons de l’Esprit peuvent apporter une bénédiction, cependant là seulement où la Parole de Vérité est prêchée et est reçue comme une Semence divine, l’Esprit de Dieu peut réellement susciter une Vie nouvelle.

Conformément à la promesse du prophète Joël, l’Esprit tombe sur toute chair. Cela peut être comparé à la pluie. Mais si auparavant la Semence de la Parole n’a pas été semée dans le terrain des coeurs, même une pluie torrentielle ne sert à rien. Tout au plus les gens seront-ils mouillés, mais sans qu’apparaisse quelque chose qui demeure, c’est à cela qu’on arrive. Au commencement était la Parole, non pas l’interprétation, et il doit en être ainsi à la fin. Il importe que les hommes reçoivent dans leur âme la pure Parole de Dieu comme Semence Divine. Alors seulement le Saint-Esprit pourra susciter une Vie Divine. C’est de cette seule manière qu’un homme peut naître de nouveau (Jean 3; Jacq. 1.18; 1 Pier. 1.23).

Le meilleur exemple que nous puissions trouver nous est montré au commencement du Nouveau Testament. Pendant quatre mille ans on a attendu la venue du Messie. Lorsque le temps fut accompli, la Parole de la promesse vint à Marie qui La reçut, La crut, et le Saint-Esprit la couvrit de Son ombre. C’est ainsi que la Parole devint chair dans une forme humaine. De la même manière nous devons aussi recevoir la Parole-promesse de Dieu qui nous aété réservée. Seulement alors le Saint-Esprit peut en faire une réalité en nous. Dans le sermon sur la montagne le Seigneur dit: “Car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes” (Mat. 5.45). Sur le même terrain se trouvent le blé et l’ivraie. Tous deux reçoivent la même pluie et sont éclairés par le même soleil. La même pluie arrose les différentes semences. Dans Hébreux 6.7,8 on se rapporte à cette même idée. Chaque semence produit selon sa nature.

Une vocation basée sur l’action du Saint-Esprit ne suffit pas pour entrer dans le Royaume de Dieu. Dans Matthieu 7.21 le Seigneur repousse ceux-là mêmes qui ont exercé des dons puissants en leur disant: “Je ne vous ai jamais connus!”. La Parole et l’Esprit vont tous deux ensemble. Maintenant la Parole-Semence doit être ensemencée et rendue vivante en tous par le Saint-Esprit. Ainsi, une communauté biblique ne peut naître que si elle est prête à se laisser conduire par l’Esprit de Dieu dans toute la Vérité. Il faut premièrement que vienne l’enseignement, que la Parole-Semence soit ensemencée dans les coeurs; ensuite seulement la récolte peut être recueillie.

Nous avons exposé quelles déviations ont eu lieu au cours de l’histoire de l’Eglise et nous avons également démontré que depuis la Réformation le développement spirituel nous ramène au christianisme du début. Cependant partout l’on fait des compromis. Chacun croit ce qu’il veut et ne croit pas ce qu’il ne veut pas croire. Après cela beaucoup témoignent leur joie d’avoir reçu le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est l’Esprit de Vérité et ne voudra jamais s’identifier avec les erreurs acceptées par les chrétiens. Un retour total à la Parole originelle est nécessaire. En premier lieu il faut découvrir de quelle manière l’erreur s’est développée afin qu’ensuite une correction de la trajectoire puisse être entreprise. Maintenant le monde religieux entier se trouve à l’heure de la décision. Les uns retourneront dans le sein de la vieille église; les autres, le petit groupe d’élus, expérimenteront l’accomplissement des promesses de la Parole.

Tous ceux qui dans leurs prédications soutiennent les pensées traditionnelles venues de l’église romaine retourneront aussi à elle. Tout bien considéré, les relations spirituelles avec elle n’ont pas été complètement rompues depuis le temps de la Réformation. C’étaient uniquement des individus qui ont suivi l’appel de Dieu, qui ont reçu avec conséquence les vérités bibliques et ont rejeté les inexactitudes antibibliques. Comme nous le verrons, en dépit de toute l’indépendance des communautés protestantes, des doctrines sont demeurées qui ne sont pas en accord avec la Bible.

Ce qu’il y a de remarquable, c’est que depuis le temps de la deuxième guerre mondiale on peut noter les efforts qui sont faits pour l’unité et la paix. Des ennemis historiques sont devenus des amis. Cela est valable pour les nations comme pour les églises. D’une part nous avons l’union politique dans l’ONU (la charte de fondation fut signée à San Francisco par 50 nations le 24 octobre 1945), d’autre part nous voyons le conseil mondial des églises qui a été fondé en 1948 à Amsterdam. Presque toutes les nations, aujourd’hui 150, appartiennent aux Nations Unies, et à peu près toutes les églises chrétiennes sont associées dans le conseil des églises. Notre attention se porte vers le développement religieux. En 1948, 135 dénominations protestantes se sont unies dans le conseil des églises; en 1968 il y en avait déjà 234 et maintenant il y en a environ trois cents.

A l’origine le conseil mondial des églises était vraiment une association protestante et elle n’était pas reconnue par le Vatican. En 1960 le Pape Jean XXIII établit à Rome le “Secrétariat pour l’unité des chrétiens”. Au deuxième concile du Vatican, de 1962 à 1965, le décret sur l’oecuménisme fut publié Le premier contact officiel eut lieu à la conférence du conseil mondial des églises en juillet 1968 à Uppsala en Suède lorsque 15 représentants du Vatican y assistèrent comme observateurs. En juin 1969 le Pape Paul VI visita le siège central du conseil mondial des églises à Genève. En 1984 le Pape Jean-Paul IIvoyagea en Suisse et fit aussi une visite au conseil mondial des églises.

Certainement que plusieurs ont été frappés par le fait que depuis longtemps les protestants ne protestent plus. Qui donc désire avoir aujourd’hui encore une discussion spirituelle? Même les églises indépendantes qui avaient il y a cinquante, quarante où trente ans refusé en partie de se joindre à eux se sont réjouies entre-temps de s’être mutuellement reconnus. La plupart sont des institutions de droit public et leurs représentants s’asseyent avec eux autour du tapis vert. Que manque-t-il donc encore? Le mot “unité” a pris une signification magique; le mot “paix” s’écrit partout en grandes lettres; la notion “sécurité” est le voeu de tous. C’est ainsi que les esprits sont apaisés.

Mais aujourd’hui Martin Luther dirait sans doute la même chose qu’autrefois: «Maudite soit l’unité qui est réalisée au prix de la Vérité!». Celui qui est un avec Christ est aussi un avec Sa Parole. Celui qui est en accord avec l’anti-christ s’unit avec lui. On peut penser à cette parole du Seigneur dans Matthieu 16.25: “Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera”L’heure de la vérité est venue, et chacun sera contraint de prendre une décision. La grande masse acclamera sans le savoir l’antichrist. Seule une petite troupe de personnes réellement croyantes tiendront à Christ et à Sa Parole. L’appel à sortir de Babylone, de toute confusion religieuse et à se séparer est publié. Les associations chrétiennes ne prendront pas cet appel au sérieux, mais bien tous ceux qui sont éclairés par l’Esprit de Dieu.

Dans les pays chrétiens d’Occident il y a certainement beaucoup de chrétiens. Nous sommes une société chrétienne, nous avons des partis chrétiens, des associations et des syndicats chrétiens et nous disposons d’une riche tradition de culture chrétienne. La seule chose à se demander encore est si Christ n’a pas été confondu avec l’antichrist, et Dieu avec le diable. “Anti” signifie “contre”; ce qui est contre Christ et Son enseignement est antichrist. Qui peut encore discerner la différence qu’il y a entre un culte rendu àDieu et un autre rendu aux idoles? Qui peut distinguer entre la foi et la superstition?

Ceux qui ont été initiés à la Parole de Dieu ouvrent de grandes oreilles lorsqu’ils entendent ces slogans “paix et sûreté” car il est écrit littéralement ceci: “Quand les hommes diront: Paix et sûreté! alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l’enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n’échapperont point” (1 Thess. 5.3).Tout se passe exactement comme cela a été annoncé à l’avance pour le déroulement de la fin. Que le temps soit avancé, les politiciens le savent aussi. Ainsi par exemple le président des Etats-Unis a dit le 20 janvier 1985: «Je crains que nous n’arrivions dans peu de temps à Harmaguédon». En disant cela il voulait parler de la dernière grande bataille que mentionne Apocalypse 16.12-16. Peu de temps auparavant un sénateur bien connu s’était exprimé de la manière suivante: «Nous sommes la première génération qui sait qu’elle est la dernière». Tous ceux qui ont un rôle à jouer montent maintenant sur la scène mondiale.

A la fin cette génération expérimentera le grand “miracle”, une surprise comme il n’y en a jamais eu et qui ne se renouvellera pas. La politique, l’économie et la puissance religieuse seront pendant un court laps de temps ceux qui régneront sur le monde car l’antichrist, qui est en même temps le faux prophète, aura mis ce règne à leur disposition. L’Est et l’Ouest se serviront d’un médiateur qui consacrera la paix. La dernière puissance mondiale sera l’Europe unie selon le modèle de l’ancien empire romain. La prophétie biblique atteindra bientôt son point culminant.

La crainte d’un anéantissement total se trouve des deux côtés, et c’est pour cela qu’ils sont obligés de faire des efforts pour tenir des conférences sur la paix et le désarmement. En même temps l’industrie de l’armement tourne à plein régime; on examine même la possibilité d’inclure l’univers entier dans la conduite de la guerre future. Comme nous avons pu conclure de ce que nous ont dit des mass media, une conférence a eu lieu au Vatican du 21 au 24 janvier 1985 à propos du plan du président américain pour l’armement de l’univers; des savants soviétiques y ont aussi pris part. Toutes ces choses arrivent parce que le temps prévu pour cela est venu. Dans 2 Pierre 3 l’apôtre se réfère aux temps de la fin, et il écrit déjà à cette époque-là: “… tandis que, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies… Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée… Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera”.

La situation économique générale du monde entier nous contraint à la coopération. Chacun voudrait survivre et c’est pourquoi tous doivent participer. Celui qui ne se soumettra pas à ce dernier ordre mondial sera boycotté et coupé du commerce international. C’est ainsi que s’accomplit ce qui est écrit, que l’on ne pourrait ni acheter ni vendre (Apoc. 13.17).

En dépit de l’apparence actuelle du monde et de l’ordre établi dans la société, tous les peuples devront s’incliner devant cette dernière puissance mondiale. Celui qui ne s’y soumettra pas n’aura aucune chance de survie. Sans que le public mondial en soit conscient, l’ensemble de ces faits nous conduit dans le dernier round apocalyptique. Nous nous trouvons déjà en plein milieu de l’accomplissement de la prophétie des temps de la fin.

Le présent développement doit être considéré du point de vue prophétique car les signes des temps parlent un langage très clair. On peut dire sans crainte de se tromper: Celui qui connaît la Bible connaît l’avenir. Après que les hommes aient assez longtemps manipulé la Parole, il est grand temps de laisser Dieu parler.

    Peu avant le commencement de la Réformation, le développement historique atteignit son point culminant. On peut se représenter comment s’exerça simultanément la puissance de l’état et de l’église durant cette période. Ceux qui pensaient et croyaient différemment étaient condamnés comme hérétiques et accusés d’hérésie, étaient mis à mort par toutes sortes de procédés. Nous ne nommerons ici que l’Inquisition espagnole au XVème siècle ainsi que les procès faits aux sorcières, suivis de leur condamnation à être brûlées sur un bûcher. Nous ne voulons pas nous pencher davantage sur les nombreux manquements humains. La seule chose à laquelle nous visons est de montrer ici comment dans le christianisme le développement spirituel a de plus en plus dégénéré au cours des temps.

    Cette terre a été abreuvée de beaucoup de sang. Un des martyrs les plus connus avant le commencement de la Réformation est Jean Hus (1415). Il éleva sa voix pour la dernière fois au concile de Constance; mais il fut conspué et cela n’avança à rien; il échoua. Il s’agenouilla, et c’est les yeux levés vers le ciel qu’il écouta calmement la proclamation du jugement contre lui. Puis il s’écria: «Seigneur Jésus, à cause de ta miséricorde je Te demande de pardonner à tous mes ennemis!». Les pères du concile en rirent, et il fut conduit au bûcher.

    Cependant la Réformation, qui avait entamé un tournant dans l’histoire de l’église, ne pouvait plus être arrêtée. La Vérité de l’Evangile se fraya un chemin avec puissance.Martin Luther et d’autres encore s’élevèrent contre les fautes que l’église approuvait, et qu’elle soutenait même. Tetzel, le marchand d’indulgences bien connu, faisait partie de ceux qui blasphémaient contre Dieu en paroles et en actes. Il prêchait que le Pape avait le droit absolu de remettre les péchés aux vivants et aux morts, et que l’absolution du Pape était aussi efficace que la croix de Christ. Il prétendait aussi entre autres que le Pape pouvait pour le prix d’une indulgence pardonner même à celui qui aurait péché charnellement contre la mère de Dieu. En clair cela voulait dire que chacun pouvait commettre les crimes les plus horribles et que le Pape les pardonnerait tous en donnant valeur à l’indulgence au moment où l’argent tomberait dans la caisse.

    Dans l’histoire de l’Eglise nous pouvons lire ce qui suit: «Luther entendit parler de l’horrible article dans lequel ce moine impudent prêchait en disant que la puissance de la vente des indulgences agissait de la même manière et tout autant que la croix de Christ, qu’il avait fait un contrat avec l’apôtre Pierre, et qu’avec ses indulgences il avait sauvé plus d’âmes que Pierre avec ses prédications… La suite pratique de la prédication sur les indulgences profita à Luther en ce que cela donna l’impulsion pour la première action de la Réformation». Comme toujours Dieu se servit aussi cette fois d’hommes vivant sur la terre pour l’honneur et la glorification de Son Nom. Il y a des messagers de Dieu qui ne sont pas seulement connus à cause de l’importance qu’ils ont pour l’histoire de l’Eglise mais qui étaient aussi des serviteurs de Dieu par lesquels l’histoire du salut dans le Royaume de Dieu sur la terre a été faite.

    Parmi de tels hommes il yeut Martin Luther, Ulrich Zwingli, Philippe Mélanchthon, Jean Calvin, Jean Knox, et un grand nombre encore qui vécurent en ce temps-là. Après des siècles où l’on avait empêché les hommes de lire les Saintes Ecritures, des hommes de Dieu commencèrent à lire la Bible et à la traduire. Tout d’abord la Bible fut traduite en quatorze langues; en 1600 il y en avait presque quarante, en 1800, septante-deux, en 1900, cinq cent soixante-sept langues. En 1950 la limite des mille cent langues et dialectes fut dépassée. Malgré toutes les tentatives de destruction le Livre de Dieu eut les plus fortes éditions et la plus large diffusion.

    Dieu parlait de nouveau par le moyen de Sa Parole et laissait à nouveau les vérités bibliques devenir une réalité vivante dans la vie personnelle du croyant.Cependant on ne s’arrêta pas là mais on chercha à rendre plus accessible à d’autres personnes ce qui était devenu si grand et si précieux. Le succès qu’eurent les réformateurs enflamma la résistance opposée au clergé établi, lequel voulait à tout prix retarder l’extension de la diffusion de la Parole. La conséquence en fut que ce Message joyeux et libérateur se propagea dans des cercles toujours plus vastes et éloignés.

    Vu au travers de l’histoire de l’Eglise, chacun de ceux qui ont pris part à ces événements avait une tâche bien précise à accomplir. Tout bien considéré, ils se complétaient les uns les autres par les doctrines que l’on mettait particulièrement en évidence. On faisait ressortir que la Bible était de nouveau la seule mesure pour la prédication.Personne n’oserait aujourd’hui appeler les choses plus clairement par leur nom que le fit Luther. Il est remarquable de voir comment il a mis à nu l’antichristianisme. Il ne s’occupait pas d’arguments fallacieux mais se référait toujours à nouveau aux Saintes Ecritures, dans la mesure où elles étaient révélées. C’est ainsi par exemple qu’il écrivit sur la fin de la captivité de l’Eglise à Babylone et fit ressortir la justification par la foi qu’un homme reçoit par grâce,en opposition avec la justification par les oeuvres qui ne peut sauver personne.

    Aujourd’hui beaucoup sont d’avis que la Réformation n’était nécessaire qu’en raison de la décadence de la morale et que c’étaient les circonstances extérieures qui avaient donné lieu à cela. Bien que l’on ait tiré argument de cela, cette manière de voir doit être démentie. Lors de la Réformation il ne s’agissait pas d’un réarmement moral, mais il s’agissait bien plus d’une ouverture à un renouvellement spirituel. Un nouveau commencement était nécessaire. La tutelle spirituelle devait une fois pour toutes arriver à sa fin et le jour de grâce, le jour du salut, devait être de nouveau proclamé.Cependant tous n’étaient pas prêts à croire et ainsi à se mettre aux côtés de Dieu. Malgré cela une ouverture fut faite et la puissance illimitée et universelle de l’église fut brisée.

    Peu de gens semblent se souvenir encore aujourd’hui et peu d’entre eux sont conscients du prix qui a été payé pour obtenir la libre prédication de la Parole de Dieu.La sanglante contre-réforme chercha dans presque tous les pays d’Europe à abattre le mouvement de réformation et il y réussit en partie. Ce qui est particulièrement connu est la persécution des protestants en Hollande, et des Huguenots en France. Dans la nuit de la Saint-Barthélemy le sang de milliers de protestants coula dans les rues de Paris.

    En ce temps-là l’église romaine exerçait simultanément l’autorité spirituelle et mondaine. Dans sa sphère de domination toutes les armées étaient à sa disposition. Ces armées intervenaient toujours à nouveau dans les démêlés spirituels. Partout où la Réformation surgissait avec une force particulière et menaçait sérieusement d’avancer, la puissante armée apparaissait. Alors que la lutte spirituelle était en plein cours en Suisse, là aussi les armées furent levées. La Réformation devait être arrêtée et repoussée. Aux côtés des Zurichois des hommes se rassemblèrent autour de Zwingli pour se défendre contre ces attaques. Lui-même marcha en première ligne et leur dit: «Recommandez-vous à Dieu qui peut prendre soin de nous et des nôtres. Que Dieu nous soit en aide!». Pendant cette lutte exaspérante il fut atteint par une pierre et blessé par une lance. Il gisait parmi les morts et joignant les mains, il éleva ses yeux vers le ciel et pria. Le capitaine des armées catholiques vit cela, vint à lui et lui ordonna de se confesser. Zwingli refusa. Il arriva juste encore à dire ces paroles: «Vous pouvez bien tuer le corps, mais cependant pas l’âme» avant de recevoir le coup qui le tua.

    En Allemagne la Réformation semblait devoir être complètement arrêtée par la contre-réforme. Avec ses armées le roi Gustave-Adolphe de Suède vint en aide au Prince électeur de Saxe qui se tenait du côté protestant. Le 17 septembre 1632 il remporta une bataille importante. Avant cela le roi pria en ces termes: «Dieu Tout-Puissant, duquel vient la victoire ou la défaite, jette un regard favorable sur nous, tes serviteurs, qui sommes venus d’un pays lointain pour combattre en faveur de la liberté et de la Vérité, pour Ton saint Evangile. Accorde-nous la victoire à cause de Ton saint Nom. Amen!». Deux mois plus tard, le 16 novembre 1632, il tomba dans le combat sur sol allemand.

    En aucune circonstance on ne peut approuver que des puissances temporelles et militaires soient engagées pour la défense et la diffusion de l’Evangile. La vérité nous oblige à dire que les protestants ont été acculés dans cette situation. Mais entrer dans les détails des nombreuses discussions qui eurent lieu pendant la contre-réforme et au cours de laquelle des milliers de personnes laissèrent leur vie nous conduirait trop loin.

    Le fondateur de l’ordre des Jésuites, Ignace de Loyola, qui était le principal responsable de la contre-réforme, entra comme héros dans l’histoire de l’église catholique romaine. On lui a édifié dans le dôme de Saint-Pierre à Rome un monument plus grand que nature pour l’immortaliser. A ses pieds gît un monstre sur lequel sont écrits les noms de Luther et de Calvin. Par cela on voulait représenter le symbole de sa victoire sur le “monstre protestant”.

    Il est enseveli dans l’église “del Gesù” à Rome, sous un autel magnifiquement et richement décoré qui lui est dédié. Là aussi se trouve quelque chose ressemblant à ce symbole: de chaque côté de son cercueil se trouvent des groupes de marbre représentant la foi triomphante et la religion triomphante, et aux pieds desquels gisent des livres et des hérétiques sur lesquels sont également écrits les deux noms de Luther et de Calvin. Ces deux monuments parlent un langage clair.

    Aujourd’hui dans les milieux protestants il semble que plus personne ne se soucie de cela; animé par l’esprit du siècle on passe par-dessus ces choses pour suivre son ordre du jour.En tout lieu on parle de dialogue et on désire l’union. Mais que diraient tous ces martyrs et ces champions de la Réformation, de l’abandon que l’on fait aujourd’hui du très saint prix de la foi et de l’Evangile? Par ailleurs, cette évolution fait partie de ladernière échéance des temps de la fin.

    La Réformation a été chèrement payée. C’est pourquoi son sens et son but ne peuvent donc pas avoir été de ne laisser derrière elle que les églises nationales populaires ou églises d’état que nous connaissons, et qui d’ailleurs sont différentes d’un pays à l’autre. Bien plus que cela, la Réformation a constitué le fondement et le point de départ de tous les réveils ultérieurs, et cela jusque dans ce temps.Si autrefois ce puissant commencement n’avait pas été réalisé, les nombreuses églises libres et communautés chrétiennes n’existeraient même pas du tout aujourd’hui. Il s’agit d’une réformation qui va de progrès en progrès et dont le but final est le rétablissement de l’Eglise de Jésus-Christ.

    Le déclenchement de la Réformation a été un événement significatif dans l’histoire du salut. L’Esprit de Dieu amena la lumière et la Vie dans le monde mort de la religion. La Parole fut placée au centre de la prédication. Les personnalités internationales connues ont depuis ce temps-là insisté sur une partie des différentes doctrines. Si on les mettait ensemble on obtiendrait alors un tout harmonieux.

    Sans aucun doute toutes les vérités n’ont pas été publiées en une fois.Il y eut aussi des points d’enseignement comme la trinité et la formule du baptême trinitaire lesquels ne sont ancrés ni l’un ni l’autre dans le témoignage prophétique-apostolique et n’ont pas du tout été traités dans le mouvement officiel de la Réformation. La Réformation a emporté avec elle une partie du lourd héritage romain qui surcharge jusqu’aujourd’hui toutes les Eglises protestantes et indépendantes.

    Lors de la deuxième étape John Wesley entra en scène, et avec lui un grand nombre d’ardents prédicateurs de réveil. Ils mirent l’accent sur la deuxième expérience d’un homme devenu croyant. Comme d’abord dans la Réformation l’accent avait été mis sur la justification reçue par seule grâce, par le moyen de la foi dans l’oeuvre de salut parfaitement achevée par Christ, ainsi ces hommes firent ressortir le fait que ceux qui étaient devenus croyants et avaient été justifiés par la foi devaient faire l’expérience d’une consécration intérieure et d’un plein abandon. La Bible appelle cette expérience “la sanctification”. La véritable crainte de Dieu produisit la foi obéissante.Toujours plus profondément l’Esprit de Dieu se fraya un passage dans les croyants. C’est de ce temps-là que proviennent les communautés méthodistes et d’autres tendances de foi qui étaient d’une certaine manière fondées sur le témoignage de ces vérités bibliques; mais sur d’autres points de doctrine elles avaient cependant des conceptions différentes.

    Puis suivit John Smith qui s’avança avec ses évangélistes bénis de Dieu. Le baptême de la foi fut proclamé sans compromis. Seul celui qui avait pris une décision personnelle pour Christ, et qui était prêt à Le suivre, était baptisé par immersion.C’est de là qu’est sortie l’église baptiste et également d’autres petits groupes qui insistaient avec eux sur le baptême de ceux qui étaient devenus croyants, mais qui de nouveau dans d’autres doctrines se différenciaient selon leur connaissance.

    Dans les pays isolés le développement spirituel prit diverses formes. Dans les sphères protestantes on mettait généralement l’accent sur une expérience personnelle du salut, à laquelle était associée la certitude du salut. A côté du courant spirituel généralement connu il y avait toujours à nouveau de plus petits mouvements qui se détachaient de toute organisation religieuse et mettaient l’accent sur certaines vérités bibliques. Nous ne nous rapportons qu’aux mouvements qui malgré quelques enseignements différents rattachent le salut et la délivrance de l’âme uniquement à la grâce de Dieu révélée en Jésus-Christ.

    Là où des révélations particulières sont prêchées et qu’on en fait dépendre le salut, il ne s’agit alors pas de la continuation du renouvellement biblique.Toutes les sectes des temps modernes en sont un exemple typique. La délivrance dépend seulement du Sauveur; le salut dépend seulement de Celui qui l’a apporté. Le pardon vient seulement de Celui qui nous en a fait don,et non pas d’un gourou ou d’un conducteur qui se seraient eux-mêmes ainsi nommés.

    Sans cesse apparurent des hommes de Dieu autorisés qui prêchèrent à nouveau les anciennes vérités bibliques et se rapprochèrent ainsi toujours davantage du témoignage apostolique. Au commencement de ce siècle vint un renouvellement dans le monde entier. Ce que jusqu’à présent des personnes isolées avaient expérimenté devint une expérience des croyants par tout le monde. Tous ceux qui avaient eu faim et soif de la justice furent spirituellement nourris et désaltérés. Partout l’Esprit de Dieu agissait de la même manière que dans le christianisme du commencement. La plénitude de l’Esprit fut expérimentée comme avaient été auparavant expérimentées la justification et la sanctification. Ce mouvement qui arriva subitement n’a point de fondateur. Dieu agissait Lui-même sur tous les continents.Les mêmes témoignages pouvaient s’entendre en Russie, en Chine, en Amérique et en Europe. Des hommes de Dieu bénis sont issus de ce mouvement.

    En août 1906 vint en Allemagne le Dr R.A. Torrey, qui prêcha à la conférence annuelle de l’alliance évangélique à Blankenburg, en Thuringe, sur le thème: «Le baptême du Saint-Esprit». Beaucoup furent profondément saisis, entre autres le Lieutenant Général de Viehbahn. En 1907 les frères dirigeants du mouvement des communautés se rassemblèrent pour une semaine de conférence. Le thème d’actualité était: «La première communauté chrétienne a-t-elle contristé le Saint-Esprit?». Après une longue discussion, le pasteur Stockmeier se leva et s’écria tel un prophète: «Frères, nous nous disputons pour savoir si la première chrétienté avait ou non contristé le Saint-Esprit. A tous ceux qui sont rassemblés ici je pose la question de loin la plus importante: Avons-nous contristé le Saint-Esprit?». Cette parole les frappa comme un éclair, et beaucoup s’agenouillèrent et s’humilièrent devant Dieu.

    Dans le monde entier beaucoup expérimentèrent une visitation de Dieu pleine de grâce. S’il n’y avait pas eu les deux “prophétesses” d’Oslo, on ne serait pas arrivé à l’abus insensé des dons de l’Esprit en son temps à Kassel. Le développement de ce que l’on a appelé le mouvement de Pentecôte avait des tendances de foi différentes. Là où des prédicateurs baptistes furent saisis par l’Esprit de Dieu on baptisait encore comme de bien entendu seulement ceux qui étaient devenus croyants. Là où des pasteurs luthériens avaient été saisis par l’Esprit de Dieu on en restait à l’aspersion des bébés bien connue. Il n’y avait pas encore une percée claire vers le christianisme originel, mais cette percée était cependant entamée.Différentes doctrines non bibliques furent acceptées sans avoir été éprouvées et elles se sont maintenues.

    Après la deuxième guerre mondiale, en mai 1946, entra en scène le prédicateur baptiste William Branham qui avait reçu comme Paul une vocation extraordinaire pour le service.Lors de sa première campagne d’évangélisation en 1933 il se rendit, accompagné d’environ quatre mille personnes, sur le bord du fleuve Ohio pour y baptiser environ 500 personnes devenues croyantes. Alors qu’il était sur le point de baptiser la 17ème personne survint quelque chose d’extraordinaire. Une lumière brillante surgit au travers de la couche de nuages et à la vue de tous elle s’abaissa sur le jeune serviteur de Dieu. Hors de cette colonne de feu surnaturelle sortit une voix puissante disant: «Demême que Jean a été envoyé pour préparer la première venue de Christ, ainsi tu seras envoyé avec un message pour préparer la deuxième venue de Christ!».Cela arriva le 11 juin 1933 vers 14 heures. A un si puissant envoi dans la mission devait forcément succéder un ministère extraordinaire.

    On peut parler d’une commission significative pour l’histoire du salut. La deuxième guerre mondiale, à laquelle environ 50 nations avaient pris part et qui avait exigé plus de 50 millions de victimes, avait causé d’immenses souffrances pour des millions de fugitifs et avait laissé derrière elle ruines et brisements de coeur. En ce temps-là, en mai 1946, personne n’avait encore entendu parler d’un Billy Graham, d’un Oral Roberts ou de l’un de ces évangélistes qui plus tard acquirent de la réputation. Le ministère apostolique plein d’autorité de Branham fut pour des centaines de prédicateurs une source d’inspiration.Bien qu’aucun d’entre eux n’eût une vocation directe et un envoi dans la mission tels qu’il les reçut, ils portèrent cependant leur part à la publication de l’Evangile à cette génération. Des millions de personnes littéralement ont ainsi entendu le plein Evangile que ce soit au cours des campagnes d’évangélisation ou par la radio et la télévision.

    La brèche décisive eu lieu de 1946 à 1949. Au moyen de cette proclamation de l’Evangile originel les masses furent atteintes.Les communautés du Plein Evangile ouvrirent leurs portes et connurent une grande affluence. Le nombres des auditeurs dépassa bientôt les 10 000. On dut avoir recours aux grands stades, aux places de sports et aux champs de courses car les foules atteignirent en Inde et en Afrique du Sud jusqu’à 500 000 personnes. Comme saisis par un raz-de-marée, les évangélistes commencèrent à tenir leurs propres campagnes.A l’âge des progrès techniques le réveil s’étendit comme jamais auparavant. Les courants les plus divers surgirent de cela. Même l’Association internationale des hommes d’Affaires du Plein Evangile et le mouvement charismatique en tirent leur origine directe ou indirecte. Chacun de ces mouvements spirituels bat sa propre monnaie et atteint une certaine couche d’auditeurs. Le mouvement charismatique a pénétré aussi bien dans l’église catholique romaine que dans toutes les églises nationales ou libres.

    En tout cas il s’agit maintenant d’une action de l’Esprit qui saisit l’ensemble du monde religieux. Cela doit se terminer en ce que la prédication originelle y trouve son compte. C’est une bonne chose qu’une expérience, et les dons de l’Esprit peuvent apporter une bénédiction, cependant là seulement où la Parole de Vérité est prêchée et est reçue comme une Semence divine, l’Esprit de Dieu peut réellement susciter une Vie nouvelle.

    Conformément à la promesse du prophète Joël, l’Esprit tombe sur toute chair. Cela peut être comparé à la pluie. Mais si auparavant la Semence de la Parole n’a pas été semée dans le terrain des coeurs, même une pluie torrentielle ne sert à rien.Tout au plus les gens seront-ils mouillés, mais sans qu’apparaisse quelque chose qui demeure, c’est à cela qu’on arrive. Au commencement était la Parole, non pas l’interprétation, et il doit en être ainsi à la fin.Il importe que les hommes reçoivent dans leur âme la pure Parole de Dieu comme Semence Divine. Alors seulement le Saint-Esprit pourra susciter une Vie Divine. C’est de cette seule manière qu’un homme peut naître de nouveau (Jean 3; Jacq. 1.18; 1 Pier. 1.23).

    Le meilleur exemple que nous puissions trouver nous est montré au commencement du Nouveau Testament. Pendant quatre mille ans on a attendu la venue du Messie. Lorsque le temps fut accompli, la Parole de la promesse vint à Marie qui La reçut, La crut, et le Saint-Esprit la couvrit de Son ombre. C’est ainsi que la Parole devint chair dans une forme humaine. De la même manière nous devons aussi recevoir la Parole-promesse de Dieu qui nous a été réservée. Seulement alors le Saint-Esprit peut en faire une réalité en nous.Dans le sermon sur la montagne le Seigneur dit: “Car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes”(Mat. 5.45). Sur le même terrain se trouvent le blé et l’ivraie. Tous deux reçoivent la même pluie et sont éclairés par le même soleil. La même pluie arrose les différentes semences. Dans Hébreux 6.7,8 on se rapporte à cette même idée. Chaque semence produit selon sa nature.

    Une vocation basée sur l’action du Saint-Esprit ne suffit pas pour entrer dans le Royaume de Dieu. Dans Matthieu 7.21 le Seigneur repousse ceux-là mêmes qui ont exercé des dons puissants en leur disant: “Je ne vous ai jamais connus!”.La Parole et l’Esprit vont tous deux ensemble. Maintenant la Parole-Semence doit être ensemencée et rendue vivante en tous par le Saint-Esprit.Ainsi, une communauté biblique ne peut naître que si elle est prête à se laisser conduire par l’Esprit de Dieu dans toute la Vérité. Il faut premièrement que vienne l’enseignement, que la Parole-Semence soit ensemencée dans les coeurs; ensuite seulement la récolte peut être recueillie.

    Nous avons exposé quelles déviations ont eu lieu au cours de l’histoire de l’Eglise et nous avons également démontré que depuis la Réformation le développement spirituel nous ramène au christianisme du début. Cependant partout l’on fait des compromis. Chacun croit ce qu’il veut et ne croit pas ce qu’il ne veut pas croire. Après cela beaucoup témoignent leur joie d’avoir reçu le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est l’Esprit de Vérité et ne voudra jamais s’identifier avec les erreurs acceptées par les chrétiens. Un retour total à la Parole originelle est nécessaire.En premier lieu il faut découvrir de quelle manière l’erreur s’est développée afin qu’ensuite une correction de la trajectoire puisse être entreprise. Maintenant le monde religieux entier se trouve à l’heure de la décision.Les uns retourneront dans le sein de la vieille église; les autres, le petit groupe d’élus, expérimenteront l’accomplissement des promesses de la Parole.

    Tous ceux qui dans leurs prédications soutiennent les pensées traditionnelles venues de l’église romaine retourneront aussi à elle.Tout bien considéré, les relations spirituelles avec elle n’ont pas été complètement rompues depuis le temps de la Réformation. C’étaient uniquement des individus qui ont suivi l’appel de Dieu, qui ont reçu avec conséquence les vérités bibliques et ont rejeté les inexactitudes antibibliques. Comme nous le verrons, en dépit de toute l’indépendance des communautés protestantes, des doctrines sont demeurées qui ne sont pas en accord avec la Bible.

    Ce qu’il y a de remarquable, c’est que depuis le temps de la deuxième guerre mondiale on peut noter les efforts qui sont faits pour l’unité et la paix. Des ennemis historiques sont devenus des amis. Cela est valable pour les nations comme pour les églises. D’une part nous avons l’union politique dans l’ONU(la charte de fondation fut signée à San Francisco par 50 nations le 24 octobre 1945), d’autre part nous voyons le conseil mondial des églisesqui a été fondé en 1948 à Amsterdam. Presque toutes les nations, aujourd’hui 150, appartiennent aux Nations Unies, et à peu près toutes les églises chrétiennes sont associées dans le conseil des églises. Notre attention se porte vers le développement religieux. En 1948, 135 dénominations protestantes se sont unies dans le conseil des églises; en 1968 il y en avait déjà 234 et maintenant il y en a environ trois cents.

    A l’origine le conseil mondial des églises était vraiment une association protestante et elle n’était pas reconnue par le Vatican. En 1960 le Pape Jean XXIII établit à Rome le “Secrétariat pour l’unité des chrétiens”. Au deuxième concile du Vatican, de 1962 à 1965, le décret sur l’oecuménisme fut publié Le premier contact officiel eut lieu à la conférence du conseil mondial des églises en juillet 1968 à Uppsala en Suède lorsque 15 représentants du Vatican y assistèrent comme observateurs. En juin 1969 le Pape Paul VI visita le siège central du conseil mondial des églises à Genève. En 1984 le Pape Jean-Paul II voyagea en Suisse et fit aussi une visite au conseil mondial des églises.

    Certainement que plusieurs ont été frappés par le fait que depuis longtemps les protestants ne protestent plus. Qui donc désire avoir aujourd’hui encore une discussion spirituelle? Même les églises indépendantes qui avaient il y a cinquante, quarante où trente ans refusé en partie de se joindre à eux se sont réjouies entre-temps de s’être mutuellement reconnus. La plupart sont des institutions de droit public et leurs représentants s’asseyent avec eux autour du tapis vert. Que manque-t-il donc encore? Le mot “unité” a pris une signification magique; le mot “paix” s’écrit partout en grandes lettres; la notion “sécurité” est le voeu de tous. C’est ainsi que les esprits sont apaisés.

    Mais aujourd’hui Martin Luther dirait sans doute la même chose qu’autrefois: «Maudite soit l’unité qui est réalisée au prix de la Vérité!». Celui qui est un avec Christ est aussi un avec Sa Parole.Celui qui est en accord avec l’anti-christ s’unit avec lui. On peut penser à cette parole du Seigneur dans Matthieu 16.25: “Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera”L’heure de la vérité est venue, et chacun sera contraint de prendre une décision.La grande masse acclamera sans le savoir l’antichrist. Seule une petite troupe de personnes réellement croyantes tiendront à Christ et à Sa Parole.L’appel à sortir de Babylone, de toute confusion religieuse et à se séparer est publié. Les associations chrétiennes ne prendront pas cet appel au sérieux, mais bien tous ceux qui sont éclairés par l’Esprit de Dieu.

    Dans les pays chrétiens d’Occident il y a certainement beaucoup de chrétiens. Nous sommes une société chrétienne, nous avons des partis chrétiens, des associations et des syndicats chrétiens et nous disposons d’une riche tradition de culture chrétienne. La seule chose à se demander encore est si Christ n’a pas été confondu avec l’antichrist, et Dieu avec le diable. “Anti” signifie “contre”; ce qui est contre Christ et Son enseignement est antichrist. Qui peut encore discerner la différence qu’il y a entre un culte rendu àDieu et un autre rendu aux idoles? Qui peut distinguer entre la foi et la superstition?

    Ceux qui ont été initiés à la Parole de Dieu ouvrent de grandes oreilles lorsqu’ils entendent ces slogans “paix et sûreté” car il est écrit littéralement ceci: “Quand les hommes diront: Paix et sûreté! alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l’enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n’échapperont point”(1 Thess. 5.3).Tout se passe exactement comme cela a été annoncé à l’avance pour le déroulement de la fin.Que le temps soit avancé, les politiciens le savent aussi. Ainsi par exemple le président des Etats-Unis a dit le 20 janvier 1985: «Je crains que nous n’arrivions dans peu de temps à Harmaguédon». En disant cela il voulait parler de la dernière grande bataille que mentionne Apocalypse 16.12-16. Peu de temps auparavant un sénateur bien connu s’était exprimé de la manière suivante: «Nous sommes la première génération qui sait qu’elle est la dernière». Tous ceux qui ont un rôle à jouer montent maintenant sur la scène mondiale.

    A la fin cette génération expérimentera le grand “miracle”, une surprise comme il n’y en a jamais eu et qui ne se renouvellera pas. La politique, l’économie et la puissance religieuse seront pendant un court laps de temps ceux qui régneront sur le monde car l’antichrist, qui est en même temps le faux prophète, aura mis ce règne à leur disposition. L’Est et l’Ouest se serviront d’un médiateur qui consacrera la paix. La dernière puissance mondiale sera l’Europe unie selon le modèle de l’ancien empire romain. La prophétie biblique atteindra bientôt son point culminant.

    La crainte d’un anéantissement total se trouve des deux côtés, et c’est pour cela qu’ils sont obligés de faire des efforts pour tenir des conférences sur la paix et le désarmement. En même temps l’industrie de l’armement tourne à plein régime; on examine même la possibilité d’inclure l’univers entier dans la conduite de la guerre future. Comme nous avons pu conclure de ce que nous ont dit des mass media, une conférence a eu lieu au Vatican du 21 au 24 janvier 1985 à propos du plan du président américain pour l’armement de l’univers; des savants soviétiques y ont aussi pris part. Toutes ces choses arrivent parce que le temps prévu pour cela est venu. Dans 2 Pierre 3 l’apôtre se réfère aux temps de la fin, et il écrit déjà à cette époque-là: “… tandis que, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies… Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu’elle renferme sera consumée… Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera”.

    La situation économique générale du monde entier nous contraint à la coopération. Chacun voudrait survivre et c’est pourquoi tous doivent participer. Celui qui ne se soumettra pas à ce dernier ordre mondial sera boycotté et coupé du commerce international. C’est ainsi que s’accomplit ce qui est écrit, que l’on ne pourrait ni acheter ni vendre (Apoc. 13.17).

    En dépit de l’apparence actuelle du monde et de l’ordre établi dans la société, tous les peuples devront s’incliner devant cette dernière puissance mondiale. Celui qui ne s’y soumettra pas n’aura aucune chance de survie. Sans que le public mondial en soit conscient, l’ensemble de ces faits nous conduit dans le dernier round apocalyptique. Nous nous trouvons déjà en plein milieu de l’accomplissement de la prophétie des temps de la fin.

    Le présent développement doit être considéré du point de vue prophétique car les signes des temps parlent un langage très clair. On peut dire sans crainte de se tromper: Celui qui connaît la Bible connaît l’avenir.Après que les hommes aient assez longtemps manipulé la Parole, il est grand temps de laisser Dieu parler.