Christianisme Traditionnel - verite ou tromperie ?

Chapitre 12 - ISSUS DE DIEU

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Christ est aussi désigné comme étant le commencement de la créa-tion de Dieu (Apoc. 3. 14). Adam était un fils que Dieu avait créé, alors que Christ est un Fils engendré [note du trad. : Selon Scofield, la traduction littérale de Jean 1. 18 parlant du „ Fils unique “ devrait être rendu par „ le seul engendré “]. Adam avait été créé à l’image de Dieu en tant que créature, Christ était l’image de la nature même de Dieu. Adam avait la même forme que l’Eternel Dieu (Elohim-Yah-weh), cependant il ne possédait pas la substance de Dieu, Sa nature. Adam n’est pas sorti de Dieu, mais il a été créé par Lui. Cependant Dieu voulait des fils et des filles qui soient sortis de Lui, qui aient Sa substance, qui portent Sa nature. Jésus, le seul Fils engendré, est issu de Dieu et c’est avec Lui, le Premier-né, que la race divine des fils de Dieu a commencé.

Yahweh était Dieu Lui-même; Il était le „ JE SUIS “, Celui qui est éternel-lement; le Logos, Celui qui agit et qui ensuite est devenu un homme. Ce que la plupart des théologiens ont voulu ignorer est à proprement parlé le cœur de la chose, c’est à dire que de même que Yahweh est sorti de la plénitude originelle de Dieu, ainsi le Fils, qui est Yahweh Lui-même, est sorti du Père:

„ Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui ” (Jean 8. 42).

„ Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu ” (Jean 16. 27).

„ Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont re-çues; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé ” (Jean 17. 8).

Quand ce mystère eut été révélé aux disciples, ceux-ci dirent: „ Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n’as pas besoin que personne ne te fasse des demandes; à cause de cela, nous croyons que tu es venu de Dieu ” (Jean 16. 30).

Toujours, dans 1’Ancien comme dans le Nouveau Testament, il s’agit du même Seigneur: là dans un corps spirituel, ici dans un corps charnel. Il ne s’agit pas d’un Fils de Dieu qui aurait existé en tant que tel auprès de Dieu, puis serait devenu un Fils de Dieu sur la terre. Cela serait paradoxal. Jésus est sorti de Dieu. Il a été engendré en tant que Fils par l’Esprit et par conséquence, Il est identique à Dieu. Il avait la Vie de Dieu en Lui, car Il était Lui-même. De Dieu ne pouvait sortir que Dieu et Il ne pouvait engendrer que selon Sa nature. C’est au travers de Lui que tous les fils et filles de Dieu sont devenus participants de la nature divine (II Pier. 1. 4).

La théologie cherche principalement à définir la relation entre le Père et le Fils, et entre le Fils et le Saint-Esprit, tout en confrontant chacun avec l’autre. Il est impossible de comprendre quel sens cela peut avoir. Que la philosophie vienne encore s’ajouter à la théologie, il en découle un cercle magique dont ceux qui s’y trouvent enfermés ne peuvent plus s’échapper. Mais la „ théologie “ biblique consiste en la réalisation du plan de salut éternel de Dieu à l’égard de l’humanité, par le moyen de Jésus-Christ notre Seigneur. Il ne s’agit pas de la clarification des révélations de Dieu en relation entre elles, nécessaire à chacun pour recevoir le salut, mais bien de la clarification de la relation de Dieu avec nous: Qu’est-Il pour nous ? et quelle est notre position à Son égard ? C’est là le point essentiel. Dieu a clarifié Ses rela-tions avec l’humanité !

La doctrine de ce que 1’on appelle „ la confession de foi de Nicée “ est tout simplement non biblique. Il y est écrit: „ ... seul Fils de Dieu, qui est né du Père avant le monde entier, Dieu venant de Dieu, lumière venant de la lumière, véritable Dieu né du véritable Dieu, qui n’a pas été créé ... „ (F. Hauss, Vater der Christenheit, S. 40). Là on prétend que le Père aurait enfanté le Fils dans le ciel. Comment peut-on se représenter cela ? Où dans les Saintes Ecritures peut-on trouver, même par allusion, le témoignage d’une telle pensée?

Par l’Esprit, le Père a engendré le Fils sur terre (Mat. 1) et c’est ainsi qu’Il a obtenu le commencement d’une nouvelle descendance divine. Quant à l’esprit, Il était Fils de Dieu; quant à la chair Il était homme, afin de pouvoir muter l’humanité dans la position divine. Il devait être homme afin de pouvoir mourir; et Il devait être Dieu pour vaincre la mort, le séjour des morts et le diable. „ Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire „ (I Tim. 3. 16 – L.Segond). Paul n’a pas du tout jugé utile de donner d’explication au sujet de ce grand mystère. Cette constatation lui suffisait: „ Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand .“

La procréation du Fils n’a pas eu lieu dans l’éternité et pas davan-tage pendant la durée de 1’Ancien Testament, mais bien de la manière claire et nette qui nous est décrite dans le Nouveau Testament. C’est pourquoi l’expression „ aujourd’hui “ a été utilisée dans la promesse. Tout ce qui est contenu dans l’Ancien Testament concernant la prophétie était encore pour le futur en ce temps-là. Ce n’est que le Nouveau Testament qui en contient l’ac-complissement.

Ce n’est pas par hasard que le terme „ décret de Dieu “ est utilisé dans le passage suivant: „ Je raconterai le décret: l’Eternel m’a dit: tu es mon Fils; aujourd’hui, je t’ai engendré “ (Ps. 2. 7). En rapport avec cette parole, nous lisons ce qui suit dans Hébreux 1. 5: „ Car auquel des anges a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, moi je t’ai engendré aujourd’hui ? “

Dans l’épître aux Hébreux, cet „ aujourd’hui “ a été annoncé et pla-cé devant nos yeux comme étant un jour particulier: „ ... encore une fois il détermine un certain jour, disant en David, si longtemps après: Aujourd’hui ... „ (Héb. 4. 7). Cet aujourd’hui est „ le jour du salut “. „ Car il dit: Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai se-couru. Voici, c’est maintenant le temps agréable; voici, c’est maintenant le jour du salut “ (II Cor. 6. 2; Es. 49. 8). L’auteur de l’épître aux Hé-breux apporte l’exemple des croyants de l’ancienne Alliance qui ne crurent pas et il donne un avertissement aux lecteurs de cette épître par ces mots: „ Mais exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi long-temps qu’il est dit: Aujourd’hui, afin qu’aucun d’entre vous ne s’endur-cisse par la séduction du péché ” (Héb. 3. 13). Pendant tout le temps de la grâce qui s’étend de la venue, l’„ Epiphanie “ de Christ, jusqu’au temps de Son retour, la „Parousie“ de Christ, nous vivons dans le „ Jour du Salut “, dans l’„ aujourd’hui “ du Nouveau Testament.

Dans Romains 1. 3-4, nous lisons ceci au sujet du Fils: „ ... la semen-ce de David, selon la chair, déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, Jésus Christ, notre Seigneur ... „ La résurrection est la preuve triomphale que Jésus était le Fils promis et que le Psaume 2 s’est accompli de cette manière. „ Et nous, nous vous annonçons la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus; comme aussi il est écrit dans le Psaume second: Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré “ (Actes 13.32 et 33).

Lorsque l’ange Gabriel apporta à Marie le message divin du Messie promis, celle-ci lui dit: „ Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? Et l’ange, répondant, lui dit: L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi le saint enfantqui naîtra de toi sera appelée Fils de Dieu ” (Luc 1. 34, 35). Selon le témoignage des Saintes Ecritures, ce n’est pas Dieu mais bien Marie qui a enfanté le Fils.

Marie ne nous est pas présentée dans la Bible pour être honorée et admirée, mais par son exemple Dieu nous montre qu’aucun homme n’a à faire avec la création divine. Le Fils de l’homme, Jésus, était d’origine entièrement divine; Marie était seulement la porteuse naturelle d’une substance divine qui avait été procréée par un processus tout à fait surnaturel.

Aucun acte religieux ne peut remplacer l’action de Dieu. Il est écrit dans Mat. 1. 20: „ ... car ce qui a été conçu en elle est de l’Esprit Saint. ” Il ressort clairement de ceci, que le Saint-Esprit n’est pas une personne en soi, mais qu’Il est l’Esprit de Dieu, et que Jésus n’est jamais appe-lé „ Fils du Saint-Esprit “ (quoiqu’Il ait été conçu par l’Esprit), mais bien: Fils de Dieu. Il est dit au verset 22, qu’il s’agit ici de l’accomplisse-ment de la Parole annoncée par Dieu au travers du prophète Esaïe: „ Voici, la vierge concevra et elle enfantera un Fils, et appellera son nom Emmanuel “ (Es. 7. 14).

En rapport avec le Fils, il nous est dit: „ Demande-moi, et je te donne-rai les nations pour héritage, et, pour possession, les bouts de la terre “ (Ps. 2. 8). C’est uniquement par le fait que le Père s’est révélé dans le Fils et qu’Il devint ainsi notre Sauveur que nous pouvons être sauvés. C’est pourquoi la foi dans le Fils de Dieu est l’absolue et seule condi-tion pour être sauvé. Ce n’est que là où Dieu se réconcilia avec l’huma-nité, c’est-à-dire en Christ, que cesse la colère de Dieu. La foi dans le Fils est en même temps et uniquement la foi dans le Père. „ Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père “ (I Jean 2. 23). Celui qui nie la divinité du Fils n’a pas Dieu pour Père.

D’un même souffle le psalmiste parle de Yahweh et du Fils. „ Servez l’Eternel (Yahweh) avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement; baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui ” (Ps. 2. 11, 12). La foi dans le Fils est nécessaire au salut, car ce n’est pas en tant que Père, mais bien dans le Fils, que Dieu nous a apporté le salut. C’est pourquoi il est écrit: „ Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui ” (Jean 3. 36).

Dieu ne nous instruit pas sur Lui-même, mais Il se révèle de multiples manières. Les formulations dogmatiques du 4ème siècle à l’égard du Fils de Dieu ne sont que des produits de l’imagina-tion humaine. Pour les uns Il était un Dieu „engendré“, pour les autres un Dieu „créé“, pour d’autres encore un Dieu „né de Dieu“, et tout cela doit avoir eu lieu avant tous les temps, c’est-à-dire dans l’éternité. A quoi pourrait bien nous servir un Dieu „engendré“, „créé“ ou „né de Dieu“? Mais un tel Dieu n’existe pas. L’engendrement se rapporte au Fils, tel est le clair témoignage des Ecritures et ce Fils est le seul Fils engendré qui provienne entièrement de Dieu. Il n’est pas le Fils de Dieu et de Marie, mais bien uniquement le Fils engendré de Dieu seul. Beaucoup de théologiens pensent, en prenant en considération la géné-tique moderne, qu’une ovule de Marie aurait été divinement fécondée par le moyen du Saint-Esprit ! Mais il est certain qu’alors la nature pécheresse venant des chromosomes de 1’ovule aurait influencé la struc-ture génétique divine, et de nouveau un mélange aurait eu lieu. C’est donc exclu ! Seul engendré signifie que tout, y compris l’ovule, tire son origine de Dieu.

Le caractère prophétique de 1’Ancien Testament en paroles, en ima-ges et en paraboles, est une présentation anticipée de la révélation dont la réalisation était encore à venir. Dans le témoignage de l’Ancien Testament, il s’agissait dans l’essentiel du „ témoignage des choses qui devaient être dites“ (Héb. 3. 5). Les pro-phètes, parlant par l’Esprit de Dieu, regardaient vers l’avenir; il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux mais pour nous qu’ils administraient ces choses (I Pier. 1. 12). Depuis que Celui qui parlait et agissait est devenu Lui-même un homme, nous avons affaire à une révélation de Dieu, per-sonnalisée en Christ, réalisée et parvenue à son plein accomplissement. Les prophètes ont dit à l’avance ce qui allait arriver, et les apôtres, eux, ont rendu témoignage que la chose était arrivée. Celui qui avait été annoncé par la publication de la Parole révélée est donc apparu et „ en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement „ (Col. 2. 9).

Comment des paroles de révélation divine ont pu être transfor-mées en doctrines humaines, et la si majestueuse révélation divine de Christ être interprétée en philosophie trinitaire est un fait inconcevable. Le professeur Emil Brunner a écrit à cet égard: „ De la même manière, la notion de trois Personnes est également plus que douteuse. Déjà Augustin l’a ressenti „ (Voir „De Trinitate“, V. 9). Il semble que Karl Barth partage cette réflexion (Kirchliche Dogmatik, 1, S. 703). „ On peut bien commander à la pensée: ‚Tu dois penser à ces trois personnes comme étant pourtant une seule’– cela ne sert à rien: il reste qu’il y a un tan-gage douteux entre le trithéisme et le monothéisme. Non seulement la notion de la substance mais encore la notion de cette Personne étaient beaucoup trop rigides pour saisir le mystère de l’unité entre ce qui paraît évident et ce qui est révélé. Le placement des trois personnes l’une à côté de l’autre est la conséquence pour avoir perdu la compréhension de la pensée de l’histoire du salut. On se préoccupait de l’arrière-plan transcendantal de la révélation qui nous avait été donnée et l’on a fait de cette vie trinitaire intérieure l’objet principal de la réflexion; c’est cela qui est profondément antibiblique dans la doctrine trinitaire de l’église “ (E. Brunner, Dogmatik, Band I, S. 243, 244).

Les prophètes et les apôtres n’ont jamais connu de trinité, c’est pourquoi la formule d’un „ Dieu triple “ ne se trouve pas une seule fois dans la Bible. Comment trois personnes qui se sont unies pourraient-el-les être ensuite un seul Dieu ? On ne peut réellement qualifier cela que de doctrine étrangère à la Bible, de doctrine païenne! Le seul Dieu vrai et éternel qui ait jamais existé, qui est et qui sera éternelle-ment, s’est fait connaître d’une triple manière: dans le Ciel comme Père, sur la terre dans le Fils et dans les croyants par le Saint-Esprit. C’est le témoignage des Saintes Ecritures. Les prophètes et les apôtres ont fait une expérience avec Dieu ; ils L’ont entendu, vu et connu, et comme Il s’est révélé à eux, c’est ainsi qu’ils L’ont annoncé. Les théologiens ont dénaturé Dieu, et d’Un ils en ont fait trois. L’écrasante majorité des théologiens admettent que la Bible ne connaît pas la doctrine de la trinité, mais malgré cela ils la soutiennent. Comment une telle chose est-elle possible ?

Ce que le Seigneur a dit reste à jamais vrai: „ ... et personne ne con-naît le Fils, si ce n’est le Père; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler ” (Mat. 11. 27).

Christ est aussi désigné comme étant le commencement de la créa-tion de Dieu (Apoc. 3. 14). Adam était un fils que Dieu avait créé, alors que Christ est un Fils engendré [note du trad. : Selon Scofield, la traduction littérale de Jean 1. 18 parlant du „ Fils unique “ devrait être rendu par „ le seul engendré “]. Adam avait été créé à l’image de Dieu en tant que créature, Christ était l’image de la nature même de Dieu. Adam avait la même forme que l’Eternel Dieu (Elohim-Yah-weh), cependant il ne possédait pas la substance de Dieu, Sa nature. Adam n’est pas sorti de Dieu, mais il a été créé par Lui. Cependant Dieu voulait des fils et des filles qui soient sortis de Lui, qui aient Sa substance, qui portent Sa nature. Jésus, le seul Fils engendré, est issu de Dieu et c’est avec Lui, le Premier-né, que la race divine des fils de Dieu a commencé.

Yahweh était Dieu Lui-même; Il était le „ JE SUIS “, Celui qui est éternel-lement; le Logos, Celui qui agit et qui ensuite est devenu un homme. Ce que la plupart des théologiens ont voulu ignorer est à proprement parlé le cœur de la chose, c’est à dire que de même que Yahweh est sorti de la plénitude originelle de Dieu, ainsi le Fils, qui est Yahweh Lui-même, est sorti du Père:

„ Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui ” (Jean 8. 42).

„ Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu ” (Jean 16. 27).

„ Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont re-çues; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé ” (Jean 17. 8).

Quand ce mystère eut été révélé aux disciples, ceux-ci dirent: „ Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n’as pas besoin que personne ne te fasse des demandes; à cause de cela, nous croyons que tu es venu de Dieu ” (Jean 16. 30).

Toujours, dans 1’Ancien comme dans le Nouveau Testament, il s’agit du même Seigneur: là dans un corps spirituel, ici dans un corps charnel. Il ne s’agit pas d’un Fils de Dieu qui aurait existé en tant que tel auprès de Dieu, puis serait devenu un Fils de Dieu sur la terre. Cela serait paradoxal. Jésus est sorti de Dieu. Il a été engendré en tant que Fils par l’Esprit et par conséquence, Il est identique à Dieu. Il avait la Vie de Dieu en Lui, car Il était Lui-même. De Dieu ne pouvait sortir que Dieu et Il ne pouvait engendrer que selon Sa nature. C’est au travers de Lui que tous les fils et filles de Dieu sont devenus participants de la nature divine (II Pier. 1. 4).

La théologie cherche principalement à définir la relation entre le Père et le Fils, et entre le Fils et le Saint-Esprit, tout en confrontant chacun avec l’autre. Il est impossible de comprendre quel sens cela peut avoir. Que la philosophie vienne encore s’ajouter à la théologie, il en découle un cercle magique dont ceux qui s’y trouvent enfermés ne peuvent plus s’échapper. Mais la „ théologie “ biblique consiste en la réalisation du plan de salut éternel de Dieu à l’égard de l’humanité, par le moyen de Jésus-Christ notre Seigneur. Il ne s’agit pas de la clarification des révélations de Dieu en relation entre elles, nécessaire à chacun pour recevoir le salut, mais bien de la clarification de la relation de Dieu avec nous: Qu’est-Il pour nous ? et quelle est notre position à Son égard ? C’est là le point essentiel. Dieu a clarifié Ses rela-tions avec l’humanité !

La doctrine de ce que 1’on appelle „ la confession de foi de Nicée “ est tout simplement non biblique. Il y est écrit: „ ... seul Fils de Dieu, qui est né du Père avant le monde entier, Dieu venant de Dieu, lumière venant de la lumière, véritable Dieu né du véritable Dieu, qui n’a pas été créé ... „ (F. Hauss, Vater der Christenheit, S. 40). Là on prétend que le Père aurait enfanté le Fils dans le ciel. Comment peut-on se représenter cela ? Où dans les Saintes Ecritures peut-on trouver, même par allusion, le témoignage d’une telle pensée?

Par l’Esprit, le Père a engendré le Fils sur terre (Mat. 1) et c’est ainsi qu’Il a obtenu le commencement d’une nouvelle descendance divine. Quant à l’esprit, Il était Fils de Dieu; quant à la chair Il était homme, afin de pouvoir muter l’humanité dans la position divine. Il devait être homme afin de pouvoir mourir; et Il devait être Dieu pour vaincre la mort, le séjour des morts et le diable. „ Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire „ (I Tim. 3. 16 – L.Segond). Paul n’a pas du tout jugé utile de donner d’explication au sujet de ce grand mystère. Cette constatation lui suffisait: „ Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand .“

La procréation du Fils n’a pas eu lieu dans l’éternité et pas davan-tage pendant la durée de 1’Ancien Testament, mais bien de la manière claire et nette qui nous est décrite dans le Nouveau Testament. C’est pourquoi l’expression „ aujourd’hui “ a été utilisée dans la promesse. Tout ce qui est contenu dans l’Ancien Testament concernant la prophétie était encore pour le futur en ce temps-là. Ce n’est que le Nouveau Testament qui en contient l’ac-complissement.

Ce n’est pas par hasard que le terme „ décret de Dieu “ est utilisé dans le passage suivant: „ Je raconterai le décret: l’Eternel m’a dit: tu es mon Fils; aujourd’hui, je t’ai engendré “ (Ps. 2. 7). En rapport avec cette parole, nous lisons ce qui suit dans Hébreux 1. 5: „ Car auquel des anges a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, moi je t’ai engendré aujourd’hui ? “

Dans l’épître aux Hébreux, cet „ aujourd’hui “ a été annoncé et pla-cé devant nos yeux comme étant un jour particulier: „ ... encore une fois il détermine un certain jour, disant en David, si longtemps après: Aujourd’hui ... „ (Héb. 4. 7). Cet aujourd’hui est „ le jour du salut “. „ Car il dit: Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai se-couru. Voici, c’est maintenant le temps agréable; voici, c’est maintenant le jour du salut “ (II Cor. 6. 2; Es. 49. 8). L’auteur de l’épître aux Hé-breux apporte l’exemple des croyants de l’ancienne Alliance qui ne crurent pas et il donne un avertissement aux lecteurs de cette épître par ces mots: „ Mais exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi long-temps qu’il est dit: Aujourd’hui, afin qu’aucun d’entre vous ne s’endur-cisse par la séduction du péché ” (Héb. 3. 13). Pendant tout le temps de la grâce qui s’étend de la venue, l’„ Epiphanie “ de Christ, jusqu’au temps de Son retour, la „Parousie“ de Christ, nous vivons dans le „ Jour du Salut “, dans l’„ aujourd’hui “ du Nouveau Testament.

Dans Romains 1. 3-4, nous lisons ceci au sujet du Fils: „ ... la semen-ce de David, selon la chair, déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, Jésus Christ, notre Seigneur ... „ La résurrection est la preuve triomphale que Jésus était le Fils promis et que le Psaume 2 s’est accompli de cette manière. „ Et nous, nous vous annonçons la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus; comme aussi il est écrit dans le Psaume second: Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré “ (Actes 13.32 et 33).

Lorsque l’ange Gabriel apporta à Marie le message divin du Messie promis, celle-ci lui dit: „ Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? Et l’ange, répondant, lui dit: L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi le saint enfant  qui naîtra de toi sera appelée Fils de Dieu ” (Luc 1. 34, 35). Selon le témoignage des Saintes Ecritures, ce n’est pas Dieu mais bien Marie qui a enfanté le Fils.

Marie ne nous est pas présentée dans la Bible pour être honorée et admirée, mais par son exemple Dieu nous montre qu’aucun homme n’a à faire avec la création divine. Le Fils de l’homme, Jésus, était d’origine entièrement divine; Marie était seulement la porteuse naturelle d’une substance divine qui avait été procréée par un processus tout à fait surnaturel.

Aucun acte religieux ne peut remplacer l’action de Dieu. Il est écrit dans Mat. 1. 20: „ ... car ce qui a été conçu en elle est de l’Esprit Saint. ” Il ressort clairement de ceci, que le Saint-Esprit n’est pas une personne en soi, mais qu’Il est l’Esprit de Dieu, et que Jésus n’est jamais appe-lé „ Fils du Saint-Esprit “ (quoiqu’Il ait été conçu par l’Esprit), mais bien: Fils de Dieu. Il est dit au verset 22, qu’il s’agit ici de l’accomplisse-ment de la Parole annoncée par Dieu au travers du prophète Esaïe: „ Voici, la vierge concevra et elle enfantera un Fils, et appellera son nom Emmanuel “ (Es. 7. 14).

En rapport avec le Fils, il nous est dit: „ Demande-moi, et je te donne-rai les nations pour héritage, et, pour possession, les bouts de la terre “ (Ps. 2. 8). C’est uniquement par le fait que le Père s’est révélé dans le Fils et qu’Il devint ainsi notre Sauveur que nous pouvons être sauvés. C’est pourquoi la foi dans le Fils de Dieu est l’absolue et seule condi-tion pour être sauvé. Ce n’est que là où Dieu se réconcilia avec l’huma-nité, c’est-à-dire en Christ, que cesse la colère de Dieu. La foi dans le Fils est en même temps et uniquement la foi dans le Père. „ Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père “ (I Jean 2. 23). Celui qui nie la divinité du Fils n’a pas Dieu pour Père.

D’un même souffle le psalmiste parle de Yahweh et du Fils. „ Servez l’Eternel (Yahweh) avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement; baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui ” (Ps. 2. 11, 12). La foi dans le Fils est nécessaire au salut, car ce n’est pas en tant que Père, mais bien dans le Fils, que Dieu nous a apporté le salut. C’est pourquoi il est écrit: „ Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui ” (Jean 3. 36).

Dieu ne nous instruit pas sur Lui-même, mais Il se révèle de multiples manières. Les formulations dogmatiques du 4ème siècle à l’égard du Fils de Dieu ne sont que des produits de l’imagina-tion humaine. Pour les uns Il était un Dieu „engendré“, pour les autres un Dieu „créé“, pour d’autres encore un Dieu „né de Dieu“, et tout cela doit avoir eu lieu avant tous les temps, c’est-à-dire dans l’éternité. A quoi pourrait bien nous servir un Dieu „engendré“, „créé“ ou „né de Dieu“? Mais un tel Dieu n’existe pas. L’engendrement se rapporte au Fils, tel est le clair témoignage des Ecritures et ce Fils est le seul Fils engendré qui provienne entièrement de Dieu. Il n’est pas le Fils de Dieu et de Marie, mais bien uniquement le Fils engendré de Dieu seul. Beaucoup de théologiens pensent, en prenant en considération la géné-tique moderne, qu’une ovule de Marie aurait été divinement fécondée par le moyen du Saint-Esprit ! Mais il est certain qu’alors la nature pécheresse venant des chromosomes de 1’ovule aurait influencé la struc-ture génétique divine, et de nouveau un mélange aurait eu lieu. C’est donc exclu ! Seul engendré signifie que tout, y compris l’ovule, tire son origine de Dieu.

Le caractère prophétique de 1’Ancien Testament en paroles, en ima-ges et en paraboles, est une présentation anticipée de la révélation dont la réalisation était encore à venir. Dans le témoignage de l’Ancien Testament, il s’agissait dans l’essentiel du „ témoignage des choses qui devaient être dites“ (Héb. 3. 5). Les pro-phètes, parlant par l’Esprit de Dieu, regardaient vers l’avenir; il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux mais pour nous qu’ils administraient ces choses (I Pier. 1. 12). Depuis que Celui qui parlait et agissait est devenu Lui-même un homme, nous avons affaire à une révélation de Dieu, per-sonnalisée en Christ, réalisée et parvenue à son plein accomplissement. Les prophètes ont dit à l’avance ce qui allait arriver, et les apôtres, eux, ont rendu témoignage que la chose était arrivée. Celui qui avait été annoncé par la publication de la Parole révélée est donc apparu et „ en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement „ (Col. 2. 9).

Comment des paroles de révélation divine ont pu être transfor-mées en doctrines humaines, et la si majestueuse révélation divine de Christ être interprétée en philosophie trinitaire est un fait inconcevable. Le professeur Emil Brunner a écrit à cet égard: „ De la même manière, la notion de trois Personnes est également plus que douteuse. Déjà Augustin l’a ressenti „ (Voir „De Trinitate“, V. 9). Il semble que Karl Barth partage cette réflexion (Kirchliche Dogmatik, 1, S. 703). „ On peut bien commander à la pensée: ‚Tu dois penser à ces trois personnes comme étant pourtant une seule’– cela ne sert à rien: il reste qu’il y a un tan-gage douteux entre le trithéisme et le monothéisme. Non seulement la notion de la substance mais encore la notion de cette Personne étaient beaucoup trop rigides pour saisir le mystère de l’unité entre ce qui paraît évident et ce qui est révélé. Le placement des trois personnes l’une à côté de l’autre est la conséquence pour avoir perdu la compréhension de la pensée de l’histoire du salut. On se préoccupait de l’arrière-plan transcendantal de la révélation qui nous avait été donnée et l’on a fait de cette vie trinitaire intérieure l’objet principal de la réflexion; c’est cela qui est profondément antibiblique dans la doctrine trinitaire de l’église “ (E. Brunner, Dogmatik, Band I, S. 243, 244).

Les prophètes et les apôtres n’ont jamais connu de trinité, c’est pourquoi la formule d’un „ Dieu triple “ ne se trouve pas une seule fois dans la Bible. Comment trois personnes qui se sont unies pourraient-el-les être ensuite un seul Dieu ? On ne peut réellement qualifier cela que de doctrine étrangère à la Bible, de doctrine païenne! Le seul Dieu vrai et éternel qui ait jamais existé, qui est et qui sera éternelle-ment, s’est fait connaître d’une triple manière: dans le Ciel comme Père, sur la terre dans le Fils et dans les croyants par le Saint-Esprit. C’est le témoignage des Saintes Ecritures. Les prophètes et les apôtres ont fait une expérience avec Dieu ; ils L’ont entendu, vu et connu, et comme Il s’est révélé à eux, c’est ainsi qu’ils L’ont annoncé. Les théologiens ont dénaturé Dieu, et d’Un ils en ont fait trois. L’écrasante majorité des théologiens admettent que la Bible ne connaît pas la doctrine de la trinité, mais malgré cela ils la soutiennent. Comment une telle chose est-elle possible ?

Ce que le Seigneur a dit reste à jamais vrai: „ ... et personne ne con-naît le Fils, si ce n’est le Père; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler ” (Mat. 11. 27).